Un écrit... comme ça !

Un séjour au trou noir…


Quatorze ans d’absence de la vie mondaine, en oubli de soi involontaire, le temps lui manquait. D’autres urgences à affronter. Des découvertes, des apprentissages à inculquer ; les premiers mots, les rires, les sanglots, les petits bobos à partager et soigner. Des bonheurs partagés ; une bonne dose de fatigue accumulée, dans la bonne humeur, sans humour. Le temps passe et ne pardonne pas !

Un jour elle se réveille et s’aperçoit, son reflet dans le miroir, des trais qui marquaient son visage. Rien d’important si… n’était que ça.
Voilà quelques jours que la solitude rode autour d'elle. Elle cauchemardait de plus en plus, se perdait au milieu de la foule. Se cherchait sans se trouver. Les yeux livides, le teint blafard comme sortie d’une tombe. On la regardait, on l’encombrait. Tout lui devenait insupportable, même le rire. Elle se sentait seule parmi cette foule que n’arrêtait pas de gesticuler, de parler, sans rien dire de compréhensible. Tout les séparait, même le vide. Surtout le vide… et, le silence inaccessible.

Elle a ainsi marché… pendant des jours, des nuits… des mois, des années peut-être. Elle ne saurait pas le dire. Elle traversait une autre planète, en vague sombre dépourvu de vie. Devant elle que décombres désertés… le moindre bruit la ferait sursauter ; l'effrayant, la recroquevillant…
Elle s’est cloîtré dans ses quatre murs. Mettre le pied dehors lui était devenu impossible. Le téléphone devenait son pire cauchemar, la sonnerie de la porte sa pire alliée. Tout était devenu incongru, futile, aberrant, harassant.

Elle avait tout perdu, à part ce trou noir et le dégoût. Ce dégoût qu’elle n’arrivait pas à définir, ne sachant pas trop d’où il ressurgissait, ce que l’avait incité. Elle se complaisait dans ce néant. Dans l'éloignement de soi et des autres qui ne la voyaient pas et qu’elle apercevait à peine. La raison n’avait plus de force, la laissant se submerger dans un noir de plus en plus profond, de plus en plus sombre…
Un jour, aller savoir pourquoi, elle a aperçu, au fond de ce long trou, un petit éclat de lumière qui semblait l’appeler. Tout doucement elle se dirige vers lui. Le chemin à été long, pour qu’elle arrive à le saisir, à l’apprivoiser, à se laisser remplir par cet éclat apparu, d’on ne sait pas où. Mais plus rien n’était pareille, elle avait changé et personne ne semblait voir pourquoi. Elle seule connaissait la vérité…

Elle marche maintenant entre lumière et pénombre. Le long trou noir la guette toujours, mais elle a apprit à le contourner, à s’éloigner de lui ou ce besoin est à lui faire face sans y entrer…

Mars 07 Bia

Bonjour Bia...

C'est marrant cette histoire de petit point lumineux. Pour avoir pratiqué un peu de yoga, je sais que ce point lumineux fait partie de l'apprentissage de l'extase. Ainsi, quand on le voit, il faut parvenir à s'identifier à lui. Si l'on y parvient, on connaît une extase et, après cela, rien n'est plus pareil, on change définitivement d'état de conscience.

Jérôme

Bonjour Jérôme,

Je n’ai jamais pratiqué le yoga. Ce point lumineux a été comme un repère pour la faire sortir du néant où elle se trouvait depuis bien long temps… et où elle aurait pu rester pour toujours.
Je ne peu pas vous dire qu’est ce qu’a fait qu’elle aille la force de sortir seule de ce trou noir mais pas l’extase, ni comme vision, ravissement ou béatitude… peut-être son amour de la vie sans aucune illusion, recevant seulement ce que chaque jour elle lui donne de bon et de mauvais.
Mais c'est sur après ce séjour plus rien n'a été pareil.

Bia

magnifique texte

au bout du tunnel il y a toujours un peu

de clarté, il faut avoir le courage d'avancer

même si la route est longue..

bravo

Merci de ta lecture Sugar Filly

nous pouvons nous retrouver dans ce parcours. Nous sommes souvent comme...sur le fil du rasoir..et quelque chose nous laisse en équilibre!
j'ai aimé votre texte
bien à vous

un ecrit comme ca.....qui decrit presque professionnellement une terrible deprime obsessionnelle. Elle a vraiment eu beaucoup de chance de revenir a un stade d'equilibre,
l'icono

mamyblue a écrit:

et quelque chose nous laisse en équilibre!

Ce quelque chose ne serait pas, simplement, l'amour et l'envie de vivre, Mamyblue !
Les parcours se ressemblent souvent...
Merci d'avoir aimée
Douces pensées

Citation :

Elle a vraiment eu beaucoup de chance de revenir a un stade d'equilibre,

Quand il n'y a :
ni espoir ni désespoir
ni blanc ni noir
ni action ni attente
le néant
seul existe et avec lui un certain équilibre...
Bien à vous
Bia