La chandelle blanche.

La chandelle blanche.


J'allumerai ce soir une chandelle blanche,
Morceau de vie au seuil d’une nuit qui s'épanche,
Espoir que dans tes yeux enfin naissent les feux,
La lame d’un brasier tranchant le ciel en deux.

J’agiterai pour toi, tu sais, ce vieux mouchoir,
Le tissu délavé aux tons de mon pochoir,
Un madras bleu et jaune aux teintes de l'oubli
Que toi seul pourras voir, mon astre de minuit.

J'attiserai, pour nous, le feu de cheminée
D’une bûche de bois tout fraîchement coupée.
Sur le coteau drapé dans sa brume soyeuse
J’attendrai ton retour, frémissante et joyeuse.

Je panserai mes plaies en les couvrant de neige,
Ecoutant l’eau gelée entonner son arpège.
La porte s'ouvrira dans la nuit qui frissonne,
M'apportant sur le vent ton doux sonnet d'automne.

Mon poète, je suis cette petite flamme,
Le grand cœur d’un enfant, oui, moi, petite femme
Flânant seule et rêveuse à mon aube bohême
En quête d'un flambeau et qui m’aime et que j'aime.

Je retiens ton soupir et ta main me protège.
Genièvres et Myrrhe autour du chêne-liège,
La nature a mêlé les branches des amants,
Leur musique et leur sang dans le chœur du printemps.

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