Au bord de la falaise, le vide l'aspirait.
Etourdie, les yeux fermés, les embruns l'ennivraient.
Elle hésitait, les vents marins la cinglaient
Mais plus rien ne comptait , rien ne l'attirait.
Elle avait essayer, en vain, de saisir
Le sens de la vie, le sens de ses dérives
Ses joies absentes, ses peines si présentes, ses désirs
Jamais assouvis, pourtant poursuivis d'une recherche vive.
Les paradis artificiels, substituts d'amour
L'avaient emmenée loin, dans la déchéance
Appel au secours, ses proches sourds
Se détournaient de sa détresse,ne lui laissant aucune chance.
Aucune chance de remonter en surface, la rue seule l'avait accueillie
Jungle féroce où règne la terreur de l'autre, sombre renard
Choisissant les lieux les plus éclairés pour rester en survie
Elle ne se reconnaissait plus, fantôme hagard.
De sa maigre poitrine elle prit une respiration mais si tenue!
Elle écarta les bras, huma une dernière fois
Les parfums de la lande et de l'iode confondues.
Elle s'élança avec sa plus profonde foi.
Elle s'écrasa, légèrement, car elle n'était plus que plume
Les mouettes s'envolèrent....
Au même instant, devant une porte dorée auréolée de brume
Une soie couleur safran, soyeuse et légère
S'ouvrit. Une âme, pur diamant
Avait déposée par le Passeur, comme toujours bienveillant.
mamyblue