Elle avait osé. Maquiller son visage.
Longument scrutée dans le miroir
Qui se voulait depuis longtemps saccage,
Elle avait caressé ses rides sans désespoir.
Le temps l'avait engainée dans une chappe grise
Qu'elle se complaisait à entretenir, dérision
Invisible. Sans forme elle se voulait,méprise
Profonde de ses apparences, sans compassion.
L'harmonie, les sens électrisés, le désir
Elle les avait refoulés, noyés, asphyxiés,
Pour que jamais ils ne ressurgissent, plaisirs
Refusés, comme une punition suprême et imposée.
Ce matin. elle osait. Démaquiller son coeur.
Le carcan de solirtude et d'abnégation
Elle le faisait sauter avec force, sans aucune peur,
Comme lavée, purifiée, redevenir papillon.
Au soleil de l'amour et au vent doux des émotions
Déployer ses ailes, offrir son ventre à la chaleur
Bienveillante d'une main qui vous effleure,
Qui vous redessine, renaissance de la passion.
S'envoler enfin, se délester de l'abstinence imposée
Par ce stupide sentiment de culpabilité.
Ce corps pendu à ce chanvbre, pantin
Horrible, désarticulé. Elle osait enfin.
Regarder en face , dans sa mémoire
Cette image refoulée, niée, noire
Macabre et incompréhensible, pour enfin
Pouvoir la gommer ainsi que ce funeste destin.[center]