UN SANS ABRI
Encore un pas , et puis un autre,
Je vois déjà mon coin si accueillant
Où, enfin blotti comme un cloporte
Je fermerai mes yeux par trop brillants…
La fièvre me brûle, mais je grelotte
« Ne pense à rien…surtout supporte ! »
Encore un pas et puis un autre
Et je me glisse contre la porte.
Là c’est mon coin, un grand carton m’attend
Avec soin recouvre mes guenilles
Me cache les yeux des jeunes filles
Et me protége de tous les passants…
Un sans abri...
Le brouillard m’absorbe, je m’étends.
Quand les coups secs pleuvent sur le carton !
C’est la jeunesse qui s’amuse tant…
Quel jeu ! Me piétiner sous ses talons
La douleur s’estompe, et je réclame
Entre terre et ciel avec mon âme…
Tout le bonheur, que dieu me damne !
Pour ceux qui vivent le macadam…
Le lendemain un fringant policier
Trouva le cadavre d’un sans abri
Tué par de multiple coup de pieds
Visage détendu, lèvres qui sourient…
Natacha Péneau