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 L'homme au javelot. Chapitre 12.

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Natacha Péneau

Natacha Péneau


Nombre de messages : 1684
Date d'inscription : 26/09/2005

L'homme au javelot. Chapitre 12. Empty
MessageSujet: L'homme au javelot. Chapitre 12.   L'homme au javelot. Chapitre 12. Icon_minitimeLun 8 Oct - 8:03

L’homme au javelot.

Plus tard Yves m’a dit que l’année qui suivit notre retour d’Algérie a été une des plus difficiles pour retrouver sa place de comédien ! A vrai dire je ne m’en suis pas vraiment aperçue…Il travaillait à la radio pour l’alliance française avec Charbonnier que nous avions rencontré en vacances deux ans auparavant… qui était metteur en onde d’une émission propageant la langue et la culture française de par le monde surtout dans les pays francophones.
Gouze en était le producteur, il était également le directeur de l’alliance française.
Il supervisait en choisissant les textes à enregistrer, trois comédiens plus Yves, formaient une équipe fort sympathique qui continua à travailler jusqu’à la retraite de Gouze, et le grand âge de tous les participants… Gouze était le frère de Mme F. Mitterrand et de sa sœur productrice de films.
Gouze a plusieurs fois essayé de mettre Yves sur les films de sa sœur, mais à chaque fois ce fut l’échec.
R.H voulait probablement couper les ponts avec les anciens copains, témoins de ses débuts difficiles…
Qu’importe ! Nous n’avions pas besoin de lui.

Yves avait de nombreux amis et relations qui le faisaient travailler.
Alain Resnais en faisait parti. C’était l’ami de toujours qui l’est resté jusqu’au bout…
Il a prit Yves dans tous ses films mais toujours dans des petits rôles car il lui était difficile de travailler avec un ami intime, d’un autre coté il avait besoin de s’entourer de proches pour se sentir à l’aise dans sa création.

Il y a tous ceux qui font partie de la troupe du moment, ceux qui passent, mais qui ne restent pas, néanmoins leur passage laisse des traces.

Nous sortions énormément, aux premières des pièces de théâtre, aux invitations dans les ambassades de l’Est, Yves en tant qu’intellectuel de gauche était sur toutes les listes d’invités. Il y a eu des moments amusants comme celui de l’ambassadeur soviétique d’Italie revenant en URSS et de passage à Paris. Il parlait haut et fort en russe sans se méfier, il disait ce qu’il pensait des français .Après avoir énuméré tous nos défauts et Dieu sait si nous en avons !
Il s’adresse à moi: « Vous êtes de cet avis, n’est ce pas ? »
« Pourquoi pas. Je vous présente mon mari Yves Péneau. Un pur français. » lui ai-je répondu.
L’ambassadeur est passé par toutes les couleurs et nous ne l’avons plus revu de la soirée.

Une autre fois, toujours à l’ambassade soviétique nous avons du serrer la main de Vichnievski procureur aux procès de Moscou du temps de Staline il décima tous ceux qui faisaient de l’ombre à son maitre. Nous avons souvent été mis en boite par la suite, par nos amis.
Les invitations en tant qu’auteur étaient de loin les plus agréables pour nous.

Il y avait également nos sorties programmées, les pièces de théâtres étrangères en Version Originale…
Le théâtre Habiba célèbre troupe israélienne… (Entre autre), Molière joué par une troupe marocaine ou les soubrettes étaient des hommes. Partout ou nous allions Yves connaissait plusieurs personnes, je me sentais un peu isolée. J’étais d’une grande timidité, Yves me semblait d’un sans gêne exubérant …ce qui n’était pas le cas.

Ma maison fut vite pleine d’amis de mon mari qui, pour certains, sont devenus les miens !
Un jour un couple voulu absolument monter une pièce de théâtre écrite par Yves « L’homme au Javelot. »
La femme n’étant plus de la prime jeunesse avait pour ami un jeune metteur en scène à ses début. Elle désirait jouer le premier rôle féminin et surtout que son ami fasse la mise en scène elle avait suffisamment d’argent pour produire le spectacle à Paris.
Yves a beaucoup hésité. Il accepta à condition de superviser la distribution. Entouré de bons comédiens ce projet pouvait se réaliser.

Les premières répétitions eurent lieu à la maison... Je préparais des cafés glacés pour tous les acteurs qui venaient entre deux scènes se rafraichir et se détendre dans ma cuisine.
Il faisait chaud, les fenêtres étaient toutes grandes ouvertes et les cris s’échappaient : « Assassins... » Des bruits violents « Au meurtre... »
La scène a été répétée plusieurs fois avant que la sonnette ne retentisse... Je suis descendue et je me suis trouvée devant : police secours que les locataires du cinquième avaient appelée ! La police est quand même montée voir ce qui se passait dans notre appartement avant d’aller rassurer les braves dames d’en dessous.

Les répétitions avançaient avec des hauts et des bas. Les acteurs avaient pris leurs marques tout allait pour le mieux quand un d’eux nous annonça qu’il était désolé mais se trouvait dans l’obligation de nous quitter à quatre jours de la générale ! Impardonnable pour un comédien.
« Mais Pourquoi ? Que se passe-t-il » Nous étions tous autour de lui pour essayer de le faire changer d’avis.
« Annie Girardot est tombé amoureuse de moi, elle me met sur son prochain film en vedette avec elle. Vous comprenez, les gars, je ne peux pas refuser une telle aubaine ? »
« Salaud ! » s’écriaient les uns. Yves ne disait rien il était pale défiguré ...L’acteur nous plaquait, il partit sans demander son reste.
Tout à coup j’entends « Je sais qui va nous sauver ! »
« En quatre jours ce n’est pas possible. »
« Si, j’ai un copain qui peut lire son texte une fois et il le sait par cœur. »
« Téléphone lui et fait le venir. » décida la productrice.
Il était libre, coup de chance, il accepta.
Cet homme était un phénomène, ayant lu le texte une fois il referma le manuscrit et prit les répétitions en cours de route. Il donnait l’impression de lire plutôt que de jouer.
Mais les dés étaient jetés et « L’homme au Javelot » démarra au jour et à l’heure dite.
La pièce de théâtre d’Yves fut jouée pendant quatre mois à Paris, au théâtre Renlagh.

Avec un succès honorable.

Ce fut une aventure des plus enrichissantes.

à suivre.
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http://www.natacha-peneau.fr
 
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