Le navire fut pris dans l’oeil de la tempête
Qui lui lance un défi, du sommet de sa crête ;
L’ouragan souffle fort, les vagues et les flots
Sèment peur et panique à tous les matelots.
Tremblant, le capitaine, aux abois, à la barre,
Sait bien que l’océan, cet ennemi barbare,
Viendra, furieusement, bientôt, le posséder,
Et se sentant vainqueur, osera l’aborder.
Une énorme ouvérture, à son bâbord se creuse,
Le capitaine abdique à cette mer fougueuse ;
Il a perdu l’espoir de contrôler son sort ;
Il ne révéra plus son pays ni son port.
Eventuellement, le gouvernail se brise,
Triomphante, la mer hurle sa convoitise,
Elle sait que, bientôt, navire et personnel,
Chavireront au fond de son antre mortel.
L’aube dessine, au loin, ses rayons de porphyre,
Fière de son succès, la mer calme son ire,
La tempête s’apaise, et les flots épuisés,
Moutonnent, chuchotant, aux sables irisés.
Christian Cally
Octobre 2002
Copyright C. Cally 2004