La bouteille à la mer

LA BOUTEILLE A LA MER.


J’ai trouvé une bouteille sur le bord de la plage
Rejetée par les vagues. L’usure, les coquillages
Ornaient sa robe verte d’un très épais manteau .
Depuis combien de temps vogues-tu sur les flots ?

Je tenais la bouteille dans mes mains sans l’ouvrir
Rejeter à la mer ce trésor, et partir ?
Non, je voulais tant pénétrer son mystère
Avais-je pour autant, le devoir de le faire ?

Et plus je regardais ce merveilleux trésor
Trophée d’un long voyage, qui sait, d’un triste sort…
N’y tenant plus, je casse doucement les scellées
Et trouve à l’intérieur un rouleau de papier.

« Maudit soit celui, qui peut-être va me lire
Tu es lié à moi … » Je pousse un long soupir.
« Ce soir je jetterai cette bouteille à la mer
Elle contient mon âme dont tu es l’héritière.

Ayant aimé, vécu et bu jusqu’à la lie
Tous les plaisirs offerts, rejetant les soucis
J’ai brûlé mon cœur et j’ai vendu mon âme,
L’enfer qui me poursuit déroule son oriflamme

Qui m’enveloppera de sa bannière d’argent
Pour honorer mes tares et mes crimes de sang
Etes vous différent, vous le croyez, peut-être
L’illusion de l’amour aujourd’hui vous pénètre.

Demain jettera sur vous son masque d’horreur
Votre vie baignera sanglante dans la peur …
Le temps est révolu, car tout est éphémère,
Mon sang se glace et je quitte cette terre !

Adieu… »

Je n’osais rejeter la bouteille à la mer,
Elle me brûlais déjà des flammes de l’enfer…

Natacha Péneau.

j’aime beaucoup ton texte

une bouteille jetée dans l’eau
… pour l’au-delà

trop tard pour le sauver

amitiés
Bernard

Quel sombre conte, quelle troublante morale...
Savoir ce que contenait cette bouteille...
Cela me fait penser, bizarrement,
A savoir ce que cachait la pomme ?
Rapprochement tiré par les cheveux peut-être...
Mais quelle autre morale tirer de ce poème ?
Que la curiosité coûte fort cher...

Peut-être aussi devrions-nous y entendre
Que nous ne sommes pas si innocents que nous le croyons,
Ou pire : que nous le prétendons sans y croire...
Et qu'il suffirait d'un doigt pointé sur notre noirceur
Pour qu'elle se révèle à nous,
Si forte, si péremptoire,
Que nous ne saurions plus la nier,
Et que nous devrions reconnaître
Ces sinistres enfers auxquels...
... nous appartenons !

Aventure improbable que ce poème, lugubre et ricanant,
Je ne l'en aime que davantage !

Ah ! l'humain...Natacha ! il veut toujours aller au fond des choses, et il en revient...

Bisous



Marie

Merci beaucoup à vous tous qui vous êtes arreté sur mon poème,
merci de vos commentaires
Amicalement
Natacha