BLUES
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S’en revienne le temps des printemps à se pendre
Au cou du sapin bleu sur l’horizon d’or gris
S’en revienne le temps d’un baiser sous la cendre
Et des colifichets qui vous avaient surpris
Les sources enfantaient les degrés à descendre
Coulait vers son delta le fleuve de la nuit
L’aube irisait ses blancs sur une couche tendre
Quand s’ouvrait le décor où seul un astre luit
Vous étiez le Midi, Osiris et Clitandre
Et ses longs cils s’ombraient d’un silence indécis
Vous rouliez une vague ah ! trop vive à s’éprendre
Elle filait un songe au visage imprécis
Feuille à feuille croulait la tourelle à défendre
Nul ne saurait apprendre avant d’avoir compris
Vous lui contiez si doux l’amour à s’y méprendre
Elle ignorait encor que tout est mis à prix
S’en revienne le temps des printemps à se pendre
S’en revienne le temps où il n’est que d’attendre
Dentelle