Pénitence

J’allais rapetassant les haillons de mon cœur,
Lentement tel un roi sur son chemin d’exil
Et mon pas tisserand, se prenant à son fil,
Titubait, maladroit, comme un vieil arpenteur.

Le ballot de cailloux sur mon dos de porteur
M’inclinait à frôler la terre de mon cil.
Je cheminais ainsi sur le flanc du terril
Qui toisait, d'un oeil noir, ma ténébreuse ardeur.

Là-bas, sur le vallon, le matin s’étirait,
Dans ses draps blancs de soie une brume expirait,
Découvrant un ruisseau qui bouillait son écume.

Le nuage, orgueilleux, renfla son abdomen,
Un vol noir de corbeaux transperça son hymen
Et vint se prélasser sous le bras de ma plume