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 Égarée...

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Bia

Bia


Nombre de messages : 83
Date d'inscription : 21/09/2006

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MessageSujet: Égarée...   Égarée... Icon_minitimeMer 14 Fév - 0:03

Égarée dans l'océan abyssal…



Je m'assieds à mon bureau, ce que je fais assez souvent ces derniers temps et je commence à écrire sans trop savoir quoi dire, mais le besoin de le faire est plus fort que moi. Le vide je dois combler, qu'il soit réel ou illusoire, je le ressens aux profondeurs de mon estomac. Ce nœud viscéral que provoque un mal être perturbant, angoissant, du quel j'ai du mal à me libérer.
Vide, que seul je n'arrive pas à combler ! Et puis ce vide est l'existence même de tout ce que je suis et de tout ce que je ne peux plus être, de tout ce que j'ai été et ne serais plus jamais…
Angoisse de moi, angoisse des autres ; peur d'aujourd'hui, peur pour demain, de ne plus parvenir à répondre aux attentes qu'on espère de moi, tellement éloigné de tout, dans l'absence de compréhension ; dans ce couloir dépourvu de couleurs, de soleil, de lumière, où je suis enfermé sans accéder à la porte et que n'a pas de fenêtre pour que l'éclat puisse rentrer.
Couloir bien noir où les ombres survolent, où les cauchemars s'installent, où les rêves sont sombres, où le moi s'affronte, loin des autres, en solitaire, cherchant des reparties ; où le vide n'a pas de sens constructible, où tout est naufrage en eaux troubles dévêtues d'intuition, de sensation, où la lune manque sans pouvoir rendre illumination…
Cavité obscure en manque de nature, de réel, de vert opalin aux reflets d'espoir sans plus d'opacité ; tout pourrait être différent s'il y avait des éclats argentés ou dorés de pureté !
Je naufrage en eaux troubles ! et avec moi d'autres vont naufrager si je ne m'ajuste pas…
Me replacer comment et pourquoi, quand il y a que vide autour de moi. L'automne avance et avec lui le gris et le froid ; ce froid si ferme qui rentre en moi et me paralyse ; cette couleur grisâtre que me transporte vers des lieux sans vie aux ombres infinies où il y a que vide et obstacles à combler et surmonter.
Ma chaloupe navigue sans port sans rivage au degré du vent qui l'avance ou la retarde suivant ses rafales, au grand large aux eaux ténébreuses, ou le soleil ne reflète pas. Naufragé de vie en absurdité où rien ne relie les deux pôles extrêmes, où tout est désaxé.

Égarée dans l'océan abyssal…

A quarante-sept ans, je suis arrivé à ce point si critique ou rien n'a d'importance, moi et les autres… moi, n'étant qu'ombre, les autres lumière ! Ce point de cassure où plus rien m'importe ou la vie n'est plus vie ou le néant s'installe, ce néant souhaité et tellement rêvé où les promesses faites n'étaient que des mots que le vent conduit et fait tourner, qui s'échurent, se dissipent, s'effacent, des ondes que la mémoire détient, ne laissant rien. Ces mots, ces paroles que l'écrit n'a pas su garder, se sont envolés. Dans l'abîme de la vie que s'est arrêté, consumé… où plus rien ne compte.
J'attends, dans l'ombre qu'un autre ombre apparaisse. Ombre que tout ferait disparaître en abîme sans promesses. Et puis si en moi il y avait un petit éclat de lumière, elle serait voilée de brume opaque qui s'offusquerait en profondeurs abstraites. Mais j'écris. Dans le vide de la vie. Sans y être vraiment, sans rien dire d'intelligent.
Construisant mes jours je subis mes nuits. Jours fades, nuits sanglantes ! J'écris, des mots, des phrases, sans sens, sans contenance, seule chose de laquelle je suis capable.
Le vide est toujours là, m'entourant, m'affectionnant, me désaxant comme une poupée en chiffon, désarticulée. Ombre et vide suis-je, sans réel.
En écrivant, je songe que c'est peut-être ça ma destinée, que je n'ai rien d'autre à accomplir sinon être là à écrire, sans rien avoir à vous dire…Sans intentions, dans ce vide.


Bia, 2006
*
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Rodes

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MessageSujet: Re: Égarée...   Égarée... Icon_minitimeMer 14 Fév - 0:50

Bonjour Bia...

Voilà qui ressemble fort à de la mélancolie. Pour vous, comme pour moi qui ai quarante cinq ans, une main à tenir serait la bienvenue. En tous cas pour ce qui me concerne je n'aspire plus qu'à cela, trouver enfin la main qui s'incrustera parfaitement dans la mienne. Un dernier rêve serait aussi de mourir à deux mais là, je me laisse encore quelques années. Avec nous l'avenir du monde paraît bien sombre, mais finalement, nous ne sommes que les miroirs d'un sort qui s'acharne sur les êtres les plus fragiles.

Jérôme
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Bia

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MessageSujet: Re: Égarée...   Égarée... Icon_minitimeMer 14 Fév - 1:37

De la mélancolie surement, mais surtout une grande fatigue du corps et de l’esprit.
Au contraire de vous j’ai une main qui me tient, à laquelle j’essaye de m’agripper mais, parfois je glisse et tombe, sans plus avoir la force de continuer le combat quotidien que je dois mener, pour vivre plus au moins normalement ; sans trop savoir pourquoi je suis encore là…
Un sort qui s’acharne, souvent difficile à comprendre qui, nous fait méditer aux raisons de l’existence elle-même. L’écriture est pour moi la meilleur des thérapies, avec elle j’arrive à avancer… pas à pas, toujours en recommencement.
Amicalement,
Bia
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Rodes

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MessageSujet: Re: Égarée...   Égarée... Icon_minitimeMer 14 Fév - 4:03

Citation :
nous fait méditer aux raisons de l’existence elle-même

Ne m'en parlez pas ! Cela fait des années que je cherche un sens à la vie. Je crains de ne jamais trouver car tout ceci est purement aléatoire et absurde. C'est terrible car on ne peut désigner un responsable à toutes nos souffrances. Nous vivons dans un monde de prédateurs sans scrupules qui n’accordent que très peu de crédit à la vie d’autrui. Toutes les valeurs de respect, de partage et d'amour sont fortement remises en question. Alors à quoi peut-on se raccrocher ?

Jérôme
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Bia

Bia


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MessageSujet: Re: Égarée...   Égarée... Icon_minitimeJeu 15 Fév - 0:29

Pendant des années je ne me suis pas posé de questions, vivant ma vie tranquillement dans le bonheur, sans trop me soucier des autres. Et puis, un beau jour, je me suis aperçue que la société, de laquelle j’étais censée faire partie, m’avait exclue pour des raisons esthétiques. Plus de travaille, plus de droit à vivre ! Mais j’existe, donc je vis !
J’ai été jugée par la fascination de l’esthétique. D’eux je m’en fous, que le diable les emporte.
Je me bats contre mes douleurs, souvent au but de l’insoutenable mais je continue, sans trop avoir le choix…
Le train de la vie nous réserve des surprises, pas toujours surmontables, que nous nous devons d’accepter, faute de pouvoir les modifier ou devancer.
Le sens est aléatoire, chacun son histoire, ses conflits et sa vision, surmontable ou non !
Rester sans rien faire ce n’est pas la meilleure solution. L’espoir nous porte loin, à nous de lui trouver un sens, pas facile, mais presque toujours gratifient…
Vous trouverez une bouée à laquelle vous accrocher, gardez l’espoir. La vie n’est pas vaine même si dénuée de sens…

Bia
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MessageSujet: Re: Égarée...   Égarée... Icon_minitime

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