Solitude

Les verrous de la nuit se ferment en claquant.
Précieuse statue aux souvenirs de femme,
Il en faudra des mains pour modeler ton drame,
Effacer les sillons de ton pas claudiquant !

La mort a revêtu son costume clinquant
Pour te faire l’amour, t’empaler sur sa flamme,
Eternellement belle au miroir de sa lame,
Exsangue sous l'assaut de son raide piquant.

Tous mes amis les rats, portant dans le silence,
Un ventre bas et lourd de famine et d’absence,
Ont déserté la cave où gisent tes enfants.

Mutante qui renaît d’un étale mirage,
Impotente vieillarde au trop jeune visage,
Il n'est qu'un lit désert sous tes pleurs étouffants !