Je me lève très tôt, au soleil ascendant
Je me couche très tard, la lune à l'occident,
Je me consacre à l'autel de ton lit
Tandis que Phébus ou Séléné luit.
Je navigue entre les tièdes écueils
Des effets dont ta beauté s'éffeuille;
Pour pimenter l'ennui dont tu es affectée
Je te parle la langue maternelle de l'été.
Mûrissant lentement au soleil des vacances
Tu attends, alanguie, que je te brigande.
Tu es le fruit offert, la corne d'abondance,
Toujours à ma portée, que l'amour achalande.
Un coquillage vide où l'écho se sent veuf
Vient me dire que l'amour est un regard tout neuf
Qu'on porte chaque fois au travers des vieux trous
De ces portes du temps qui s'ouvrent peu ou prou.
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Et quelque part ailleurs, cachée sous la ramée,
Une rose s'effeuille, fatiguée d'embaumer.
l'iconoclaste