La dame sans faux
Tu es venue, La Mort, cette nuit de printemps.
Te rappelles-tu, il y a déjà longtemps.
Je ne t'avais pas invitée.
Tu n'as pas eu peur d'entrer.
Tu n'étais pas de noir vêtue,
La nuit où tu m'es apparue.
Pas de ride pas de faux,
Pas même ce long manteau.
Tu étais douce et fraîche,
Amicale et accueillante.
Tu n'es pas ce que l'on prêche.
Tu es bien plus troublante.
Tu es venue, La Mort, cette nuit de printemps.
Te rappelles-tu, il y a déjà longtemps.
Je ne t'avais pas invitée.
Tu n'as pas eu peur d'entrer.
Tu m'as séduite, tu m'as soumise.
Je t'avais presque ouvert les bras.
Que croyais-tu La Mort ?
Qu'à trente ans j'accepterais la méprise ?
Tu es venue, La Mort, cette nuit de printemps.
Te rappelles-tu, il y a déjà longtemps.
Je ne t'avais pas invitée.
Je ne t'ai pas laissée m'emporter.
Morine