Elle dort
Elle dort ma vie, ma souffrance, elle dort.
Et le vent passant au dehors, je suis mort,
M’a porté jusqu’à son décor, son encore,
Pour border l’enfant dans son corps, triste sort.
Je soupire et passe près d’elle en sourire,
Remontant le drap sur son sein, je transpire,
Puis m’éloigne de ce tableau pour en rire
De chagrin de haine et de peur, je chavire.
Et je veille sur ton sommeil ma merveille,
Ma poupée aux jambes cassées, mon soleil.
Je suis le gardien de ton sang, ma vermeille,
Et toi, l’écarlate poison de ma treille.
Je me saoule et pars en vadrouille à la nuit,
Dans tes rues, tes veines de lie, dans Paris
Qui se fout de tout et de nous, c’est la vie,
Qui se fout de toi et de moi, c’est ainsi !
Rodes