La Garde…
Dors, ma poupée d’amour aux éclats de noisette,
A la lippe cerise, aux mirettes pistache.
Quand tu pars en sommeil, moi, triste marionnette,
Suspendue sous tes fils, c’est ma vie qui se cache.
Je découds l’air du temps, la comtoise repose
Et les nuages blancs s’arrêtent sur le ciel.
Même l’eau qui parade à ce fleuve grandiose
A figé son essor et ses flots arc en ciel.
Dors, brasier de mon cœur, sous les draps de l’hiver
Que mon ombre a tissés, patiemment, de sa main,
Sous des lunes raillant la prière éphémère
De mon soir qui chassait le néant vers demain.
Je patiente au chevet de tes pleurs endormis
Comme un garde veillant sur un enfant malade.
Mon orgueil est puissant, mon fer est insoumis,
Et pour toi je ferai ma plus belle algarade.
Jérôme