LE SAURAIS- TU ?
Saurais-tu la plainte du rossignol
Qui se protège sous la feuille
De l’espérance ?
Il boit une larme noire
D’un nuage trop présent…
Le saurais-tu ?
Entends-tu gémir son chant
A frôle feuilles jaunies
Qui se perd ?
Il fallait saisir la mélodie
Pleurer avec lui...
Des perles de mélancolie
Tombent et tombent sans cesse
Dans le pourpre de mes prunelles…
Saurais-tu le murmure du lièvre
Qui se terre sous le marbre
De l’hiver ?
Il tremble au grelot triste
D’un flocon persistant
Le saurais-tu ?
Entends-tu marmonner son silence
A travers plaines et champs
Qui s’échappe ?
Il fallait saisir la souffrance
Pleurer avec lui…
Des perles de mélancolie
Tombent et tombent sans cesse
Dans le pourpre de mes prunelles…
Saurais-tu le frisson de la carpe
Qui se confond sous le rocher
De l’ironie ?
Elle respire la haine
D’un courant insidieux
Le saurais-tu ?
Entends-tu frétiller son cri muet
Dans l’onde qui n’en finit pas
De s’écouler ?
Il fallait saisir sa déchirure
Pleurer avec elle…
Des perles de mélancolie
Tombent et tombent sans cesse
Dans le pourpre de mes prunelles…
Saurais-tu l’écho de l’écureuil
Qui se perd dans le chêne
Des souvenirs ?
Il frappe en damné l’écorce
Des âges passés
Le saurais-tu ?
Entends-tu marmonner la question
Elle revient à chaque saison
Qui le fuit…
Il fallait saisir la réponse
Et pleurer avec lui…
Des perles de mélancolie
Tombent et tombent sans cesse
Dans le pourpre de mes prunelles…