Dans la salle des pas perdus
S'est envolé ton sourire
Entre deux rangées de voyageurs
Et trois piles de journaux froissés
Une oeillade frigide
Comme une poignée de mains rigides
Crevant l'abcès d'impossibles émois
Retenus dans la camisole d'un pourquoi
Lancinant et pesant
Une farandole de bandelettes
Blanches, l'étreinte feinte derrière une grille,
Les mains immobiles,
La pensée ductile,
Un soleil indélébile et blafard signe le ciel,
L'hiver est sur le tard,
Cortège de cafards,
Avance avec pertinence
Dans le hall de la gare,
Il sait, lui,
Dans ses yeux luit l'indécence.
Je m'attarde un peu ,
Pour guetter ses silences
J'écoute
J'entends trois mots se glisser
Sans violence
Juste trois,
Au creux de mon lobe en fleur,
Mon coeur s'en souvient encore,
Je quitte la salle
Les pleurs en poches,
Une autre fois j'agiterai
Un mouchoir sur le quai,
Un tissu blanc s'effilochant
Tel un banc de nuages dans le vent,
J'arpenterai guillerette, le quai en sifflotant.
*