Un sans abri

Un sans abri.

Encore un pas , et puis un autre,
Je vois déjà mon coin si accueillant
Où, enfin blotti comme un cloporte,
Je fermerai mes yeux par trop brillants…

La fièvre me brûle, mais je grelotte.
« Ne pense à rien…surtout supporte ! »
Encore un pas et puis un autre
Et je me glisse contre la porte.

Là c’est mon coin, un grand carton m’attend
Avec soin recouvre mes guenilles
Me cache les yeux des jeunes filles
Et me protége de tous les passants…
Un sans abri...

Le brouillard m’absorbe, je m’étends.
Quand les coups secs pleuvent sur le carton !
C’est la jeunesse qui s’amuse tant…
Quel jeu ! Me piétiner sous ses talons.

La douleur s’estompe, et je réclame
Entre terre et ciel avec mon âme…
Tout le bonheur, que dieu me damne !
Pour ceux qui vivent le macadam…

Le lendemain un fringant policier
Trouva le cadavre d’un sans abri
Tué par de multiples coups de pied
Visage détendu, lèvres qui sourient…


Natacha Péneau

a ce triste constat. Le fond est tellement déchirant que l'on oublie la forme, un poème si bien écrit!
Mais on ne peut retenir la forme car le fond apparait tellement primordial, triste constat de société. Baissons la tête, nous sommes indignes!
je t'embrasse bien fort
denise

Chère Denise je te remercie beaucoup,
Que peut on faire ? seule dans mon village je suis coupée du monde ...
avant à Paris j'ai invité un sans abri à venir chez nous dormir il a refusé en me tournant le dos et se recouvrant de ses cartons j'étais l'indiscrète, je suis rentrée chez moi...
Bonne journée avec toute mon amitié, Natacha.

Merci, Natacha, de nous peindre en mots des tableaux - hélas si réalistes - dont nous avons honte

Le ton que tu emploies est toujours juste car tu parles avec ton coeur... qui est grand

Douce nuit à toi,
Dentelle

chère Natty,
notre société lutte contre cette misère mais il en faut toujours plus et puis nos esprits cartésiens recherchent les cloportes professionnels, on se rappelle les éclopés organisés de bulgarie ou de roumanie....il n'en demeurent pas moins que l'on ne sait jamais trés bien comment se comporter en face de ces personnes, souvent jeunes qui sont mises au rebut de la société...il n'y a pas de recette chacun reagit conformément a sa sensibilité.
JE dois dire que la mienne est mise a rude epreuve en chine ou les mendiants, infirmes, malades, sans emplois des deux sexes errent dans la rue;;;;avant hier j'ai meme vu un homme encore jeune n'ayant pour tout vetement qu'une épaisse couche de crasse et un Tshirt et qui déhanbulait sur la place aux milieu d'une foule parfaitement indifférente...
Bien à toi
christian

Difficile de regarder en face toute cette misère, encore plus difficile d'accepter que certains s'en amusent jusqu'à tuer...

Bisous tendresse ma chère Natacha.

Bonjour Natacha,

J'ai trouvé ce poème de toi en faisant de la lecture. C'est un réel plaisir de retrouver ton écriture.

C'est un sujet bien triste, en effet, que celui d'être sans foyer, sans toit et si seul au monde que personne n'est là pour nous tenir la main le jour du grand départ...

Mes amitiés,
Lucille