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 La femme du comédien. Nouveau départ Chapitre 4.

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Natacha Péneau

Natacha Péneau


Nombre de messages : 1684
Date d'inscription : 26/09/2005

La femme du comédien. Nouveau départ Chapitre 4. Empty
MessageSujet: La femme du comédien. Nouveau départ Chapitre 4.   La femme du comédien. Nouveau départ Chapitre 4. Icon_minitimeSam 22 Sep - 1:57

Nouveau départ

Nous voici à Paris... Le nerf de la guerre c’est l'argent donc le travail... avec un enfant et un divorce en vue... aucun diplôme, même pas l'ombre, d'une ombre d’un papier officiel.
Les temps avaient changés. Les ateliers de peintures avaient fait leurs pleins d'écharpes pour les Américains, ma mère avait du travail à domicile mais pas assez pour deux...
La Radio R.T.F. française était au complet, elle n’engageait que les élèves du conservatoire, et surtout les copains des copains... Je ne connaissais personne, il ne me restait plus qu'à prendre le premier travail venu.
Ce fut apprentie surjeteuse dans un atelier d'émigrés russes, j'ai appris le maniement de diverses machines à coudre en peu de temps, le reste fut de l'exploitation de l'homme par l'homme ! J’étais payé à l’heure au prix d’une apprentie, travaillant 10 heures par jour.
J'ai changé d'atelier n'ayant pas de certificat de travail j'ai demandé à être prise à l'essai et je suis rentrée comme surjeteuse-machiniste qualifiée ! (je passais ainsi d’apprentie à ouvrière et le prix de l’heure doublait me permettant de subvenir à nos besoins.
Nous avions un pacte avec le patron... je faisais 200 maillots de corps par jour, la moyenne étant entre cent et cent cinquante.) à ce prix je pouvais m'arrêter pour fumer ma cigarette ou bavarder avec une copine, partir plus tôt ou arriver plus tard ! LE PARADIS !
Ces 200 maillots m’ont dégoutée à tout jamais de ce vêtement - un homme en maillot me fait rire encore maintenant - Imaginez un bel apollon en maillot de corps et moi pouffant d’un fou rire devant lui, l’Apollon n'a jamais compris !
Tout cela était bien beau mais très loin de mes rêves ! Je quittais "mon paradis de maillot" pour avoir le temps de chercher une place plus lucrative.... Un soir je me présentais dans un cabaret (le patron était un russe qui connaissait X lequel connaissait Z qui me recommandait.) Je fus engagée aussitôt, je devais chanter les refrains des chansons à la mode et un numéro qu'un ami musicien avait mis en place : moi récitant mes poèmes sous sa musique ! Tout cela était très bien ! Manque de sommeil et surtout manque de répétition, j'étais morte de trac.
Au bout de trois jours j'ai abandonné le cabaret... pourtant j'y avais du succès, mais hélas le propriétaire, un vieux potache, me couvait de son amour baveux ! NON ! Je n’étais pas réduite à ça.
Je suis partie... une fois de plus.
********
Une amie de la famille travaillait dans un atelier de décoration .Elle me recommanda pour peindre les couvercles de boite en plastique. Je fus engagée, cela me rapportait juste de quoi vivre !
Pour mon plaisir je me suis mis à traduire " DEMON" de Lermontov un grand poète russe. Je dirai, si j'osais sans froisser ni les Russes ni les Français : l'équivalant de notre Lamartine, ou de Musset.
C’était un travail solitaire car la poésie ne peut-être adaptée que par un autre poète pour lui donner toute sa force... pour moi c'était un jeu d’esprit, un exercice dans les deux langues.
Traduire ce chant est resté dans la boite de mes rêves, inachevés.
Si j’en parle aujourd’hui c'est parce que grâce à cette occupation mon père m'emmena à France-URSS en demandant s'ils n'avaient pas des traductions pour moi ?
« Oui bien sur, bénévolement ... justement nous avons un auteur comédien qui gère la section théâtrale. » et on me présenta YVES PENEAU ...
J'avais encore vingt ans pour quelques jours ! Lui trente, il m'a donné quelques pièces de théâtre soviétique à lire et faire le résumé en français, il cherchait des pièces pouvant être traduites, adaptées et jouées en France ...
Je suis obligée de revenir en arrière !
Car parallèlement à ma vie (professionnelle) j'avais ma vie familiale !
Mon mari revenait d'Indochine...il embaucha un détective privé pour me prendre ma petite fille que je cachais. Il n'avait qu'une idée en tête : se venger de mon départ ... La lutte fut âpre ! Lui, son père, et quelques uns de ses amis, se sont ligués contre moi et ma fille, mes parents et ma sœur de 7 ans, je devais me cacher, c'était du grand guignol ! Nous vivions dans la crainte perpétuelle. Tous les jours un événement se produisait. Jusqu’à la D.S.T. qui s'en est mêlée en arrêtant mon père!
Pourquoi la DST ? Le père de mon mari était membre de la sécurité du territoire section émigrés russes. Nous l’avons appris à cette occasion. Il dénonçait qui il voulait parmi nos émigrés, par vengeance ou par intérêt.
La DST a retenu mon père dans ses locaux en l’accusant d’avoir eu des relations avec un certain espion. L’inspecteur lui montrait une photo prétendant que papa avait vu cet homme à plusieurs reprises... Qu’ils avaient un témoin ...après des heures d’interrogatoire mon père a fini par demander : « quel est donc ce témoin ? »
« Monsieur E.Y. » répondit l’inspecteur.
« Maintenant je comprends... » dit papa, « Ma fille est en instance de divorce avec son fils, qu’elle a quitté. Depuis nous sommes harcelé tous les jours. Ils s’en prennent même aux enfants ! » L’inspecteur bougonna « ça ne m’étonne pas » et laissa partir mon père après dix heures de garde à vue et d’interrogatoires.
Ne voyant pas papa revenir nous avions tous très peur qu'il se fasse expulser en URSS.
Moi aussi j’ai été convoqué par la DST mais étant française j’avais le droit de refuser.
Un inspecteur m’a cueilli dans la rue et me proposa une conversation amicale dans un café, que j’acceptais.
Il me questionna et me parla très gentiment ayant compris mes problèmes conjugaux, il me donna même des conseils avisés. Nous étions harcelées par la tribu des "Y" jusqu'au jour ou il me reprit ma fille !
Elle a était hospitalisée d’urgence, pendant une très fore crise d'asthme, à l'hôpital des enfants malades, après mon travail j'allais la voir tous les jours. Un soir je me suis retrouvée devant son lit vide, tétanisée ne sachant si elle vivait encore ! Quand une infirmière me prit par le bras et m'annonça que mon mari l'avait sortie, malgré l'avis médical, toute nue enveloppée de sa capote en signant une décharge !
J’étais folle d’inquiétude ! Où était-elle ? Était-elle soignée ? Ce qui m'a sauvé c'est la pingrerie du personnage ! Ne voulant pas dépenser d’argent il m'avertit que ma fille était dans telle pension où il fallait lui apporter sa garde-robe !
Toujours faire attention à la méchanceté et la mesquinerie d'un homme voulant se venger d'une femme qui le quitte ! Jusqu'au divorce nous avions les mêmes droits sur l’enfant.
Quand Yves me demanda du travail supplémentaire de traduction ... j'ai du refuser la mort dans l’âme. Il m'offrit notre premier café... et me fit parler...

à suivre
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