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 Gagarine - deuils. Chapitre 13

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Natacha Péneau

Natacha Péneau


Nombre de messages : 1684
Date d'inscription : 26/09/2005

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MessageSujet: Gagarine - deuils. Chapitre 13   Gagarine - deuils. Chapitre 13 Icon_minitimeLun 8 Oct - 8:41

Gagarine deuils

Gagarine le premier homme dans l’espace.
Mon père venait de toucher un an de sa pension de retraite. Il désirait aller en Russie revoir son pays au moins une fois. A cette époque il donnait des cours de russe et travaillait au consulat soviétique ou il traduisait du français en russe et du russe en français toutes les enquêtes et papiers officiels qui devaient être remplis au Consulat. C’était un travail qui lui plaisait il aimait par-dessus tout discuter avec le consul ou le vis consul pour sortir mine de rien quelques vérités. Un jeu d’échec intellectuel ou mon père excellait...
Mon père s’inscrivit pour un voyage en groupe avec des professeurs français. Son départ était programmé en Aout.
Nous étions en plein hiver les enfants continuaient à me faire des maladies en trois exemplaires, même l’appendicite, serait ce que par solidarité, a été multipliée par trois. Ma fille a commencée, les deux fils la suivirent.
Papa attrapa une mauvaise grippe qui le laissa aphone. Il se soignait avec ses propres moyens par gargarisme au citron ou à la vodka, comme rien n’y faisait, il a fini par aller chez notre doctoresse. Elle lui donna un traitement de choc, qui ne fit pas plus d’effet. Elle l’envoya chez le cousin d’Yves qui était chirurgien dans un dispensaire. J’allais avec mon père on lui fit des radios. Nous attendions dans la salle d’attente, silencieux et inquièts.
Quand le cousin sortit avec les radios sous le bras, papa me devançant se précipita vers lui et lui dit : « C’est le cancer, Docteur ? »
Après quelques secondes d’hésitation il répondit : « Oui ... J’ai un ami directeur de la clinique à Saint Cloud spécialiste en cancérologie. Si vous voulez je vais lui téléphoner ?
Nous allons voir ce qu’il est possible de faire. »
Papa répliqua qu’il voulait absolument aller en Russie avant toute chose.
Quand je vous disais que les bourgeois ont l’avantage d’avoir des amis dans tous les secteurs.
La clinique prit mon père pour faire un bilan...le verdict est tombé.
« Inopérable ! Partez en Russie tranquillement quand vous reviendrez, venez nous voir dés que vous en sentirez le besoin. »
Quant à moi le professeur m’a dit :
« Je ne sais pas s’il pourra faire ce voyage en Aout et s’il le fait, s’il en reviendra ? »
Yves a été une fois de plus à la hauteur il réussit à avancer le départ de papa en juillet ce qui lui donnait plus de chance de profiter de ce voyage et de revoir son pays.
Je me suis procurée de la morphine pour qu’il puisse faire fasse à la douleur si elle survenait au cours du voyage.
Nous l’avons accompagné au train. Yves l’a recommandé au chef de groupe en signalant son état. Papa se pencha vers moi, en me disant :
« Peut être je choisirais de rester en Russie pour mourir, je n’ai pas encore décidé. Adieu ma grande fille je te confie ta petite sœur... »

***********************

Pendant un mois je vécu dans le brouillard, j’ai reçu de nombreuses lettres me relatant les étapes de son voyage. Ma pensée ne le quittait pas.
Il est revenu. Les bras chargés de cadeaux .Il a vécu un rêve, retrouvé la maison de son enfance à Leningrad-Saint Petersbourg. Assisté à la fête donné en l’honneur de Gagarine.
Le pays était en liesse Mon père murmurait (ne pouvant pratiquement plus parler). Mais son bonheur était tellement grand qu’il a voulu revenir le partager avec nous.
Une semaine après son retour au petit déjeuner il s’affaissa sur son siège. Yves le porta dans ses bras jusqu’à la voiture et l’emmena à la clinique de Saint Cloud.
J’avais donné ma parole à papa de ne pas le laisser en milieu hospitalier et de le prendre chez moi pour la fin de sa vie ... Ce que je fis.
Il me demanda de ne pas pleurer devant lui pour ne pas lui enlever son courage. Je n’ai pas versé une larme.
J’avais donné ma parole que je ferai tout mon possible pour qu’il ne souffre pas,
Yves a été près de moi pendant toute cette période difficile, je me suis procurée par trois médecins différents les antidouleurs pour adoucir les dernières semaines.
Mon père avait 64 ans quand il nous a quittés. Ce fut un déchirement pour moi qu’aucun mot ne pourrait décrire.
Au début de cette même année 1962 le père d’Yves nous quitta rapidement d’une embolie pulmonaire. J’ai regretté cet homme effacé et discret, j’avais des complicités avec lui. Grand blessé de la guerre de 14-18 il a perdu sa fortune puis il est devenu l’esclave de sa femme.
à suivre,
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