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 Boisne. Le choix. Chapitre 24.

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Natacha Péneau

Natacha Péneau


Nombre de messages : 1684
Date d'inscription : 26/09/2005

Boisne. Le choix. Chapitre 24. Empty
MessageSujet: Boisne. Le choix. Chapitre 24.   Boisne. Le choix. Chapitre 24. Icon_minitimeMar 23 Oct - 0:29

Boisne. Le choix.


Yves est revenu de sa tournée. Quand il partait nous nous écrivions tous les jours. Quand il arrivait à l’hôtel ma lettre l’attendait. Nous avions toujours quelques choses à nous dire.
Je pense que notre couple a tenu grâce à cette amitié profonde, nous étions très différents mais nous nous complétions. Il aimait que je lui raconte en détail les livres que je lisais et je m’amusais quand il en parlait avec d’autre comme s’il les avait lus lui même. Nous ne nous sommes jamais ennuyés ...
Yves était en admiration devant son fils aîné, il est vrai de dire qu’il était intelligent, spirituel, un brin de cruauté dans ses blagues. Il travaillait très bien, bac à 16 ans, une année sabbatique de voyage, Maroc, Israël, Grèce, Japon, Angleterre bien entendu pour la langue et puis études de psycho, il voulait être psychiatre mais finalement la médecine le rebutait …
Université, licence, agrégation…tout en travaillant dans un hôpital psychiatrique comme infirmier, c’était le prix de son indépendance et c’était bien ainsi !
Vlad est devenu odieux avec moi, j’attendais que cela passe mais ce n’est pas passé… il était toujours protégé par son père qui prenait son parti.
Quand je suis revenue de l’hôpital, s’il me frôlait dans le corridor de l’appartement, il me bousculait avec rage ! Les grossièretés, et même des coups de fourchettes sur ma main quand je me permettais de lui passer un plat à table, etc.…N’en pouvant plus je proposais à mon mari de choisir entre Vlad et moi.
Nous pouvions lui louer une chambre, soit je partais dans la petite fermette que nous venions d’acheter !
Yves a choisit :
« Je ne peux pas mettre mon fils à la porte, » me dit-il.
Alors je suis partie vivre dans les Deux Sèvres … devant le sourire goguenard de Vlad qui déménagea un mois après.
Moi, je me sentais misérable, trahie, abandonnée et seule, terriblement seule.
Nous avons continué à vivre comme si rien ne c’était passé. Mais la rupture était profonde en moi.

****************

Le village dans les Deux Sèvres était charmant. Notre 4L transporta une armoire démontée sur le toit et mille autres choses de première nécessité... Nos amis avaient mis deux lits, une table pliante et deux chaises de jardin à notre disposition ... Les cartons une fois vidés me servirent de table de nuit et de bibliothèque
Yves m’avait conduit et partait le lendemain car il jouait au théâtre. Il avait en vue une télé à tourner et bien sur la radio dans la journée.
J’ai retroussé mes manches pour rendre ma fermette accueillante et faire de ce tas de cailloux et de friche un jardin, un potager et un fruitier. Yves m’envoyait très peu d’argent et je devais payer mes médicaments (à l’époque il fallait avancer l’argent qui était remboursé par la suite à Yves,) par orgueil je ne lui aurai pas demandé un centime.
J’ai acheté des fusains et me mis à dessiner avec acharnement ce fut le début d’une autre vie.
J’ai fait la connaissance d’un sculpteur qui me conseilla de m’inscrire à l’exposition artisanale de Poitiers en mars :
« Tu verras après tu seras invitée à exposer jusqu’à la fin de la saison. » Ma mère, avant de s’éteindre, m’avait appris à peindre les icones et à les décorer avec une feuille de métal repoussé. J’aimais ce travail tranquille qui mobilisait mon esprit et l’empêchait de vagabonder... Je décidais d’exposer l’année suivante pour avoir un stock à vendre devant moi et reprendre les croquis de portrait en 10 minutes ce qui pouvait me rapporter un peu d’argent et couvrir les frais des expositions.
Yves s’était arrangé pour venir passer le mois d’Aout avec moi.
Ma fille revenue d’Argentine est venue me voir dans ma nouvelle fermette. Yann et Vlad également.
Mon oncle et ma tante avec qui j’étais devenue très amie au fils des ans sont passé. Après ce fut une habitude ils venaient tous les printemps et automnes pour une quinzaine de jours, pour ma plus grande joie.
Ma jeune cousine est venue pour la première fois avec son fils de deux ans et le deuxième dans le tiroir. Ils sont revenus par la suite tous les ans. Plus tard ses garçons arrivaient seul pour préparer leurs examens tranquillement dans ma fermette. C’était devenu un lieu de repos et d’accueil.
Ma sœur est venue avec ses enfants et son mari. Je me souviendrais toujours de ce mois avec ma sœur.
Nous avons été très proche, comme rarement par la suite. Ce fut un cadeau de la vie.
Ma fermette prenait forme avec les années ainsi que le jardin, le potager et le fruitier.
Nous avons aménagé le grenier en deux grandes chambres d’hôtes.
La salle de bain a remplacé la porcherie avec en plus une grande terrasse où nous aimions prendre l’apéritif en regardant les hirondelles voler.
J’aurai pu être pleinement heureuse si ...

**************

Cette première année de mon séjour à Boisne Yves vient me rejoindre en Aout et Vlad est venu passer quelques jours. Je lui demandais des nouvelles de Yann. En le voyant tourner autour du pot je lâchais :
« Tu peux le dire car Tania a parlé. » pur mensonge de ma part auquel Vlad s’est laissé prendre. :
« Yann se drogue à fond il est comme tous les drogués manque et défonce. En ce moment il vit chez Tania. »
J’ai demandé à Vlad de mettre Yann dans le premier train : « nous irons le chercher avec Yves. »
Yves m’a dit que ça tombait bien car il prendrait le train suivant pour revenir à Paris ou il avait mille choses à faire.
Il me laissa la voiture.
Je vis sortir du train le fantôme de Yann. L’œil noyé, absent dans un ailleurs dont je n’avais pas l’accès. Je le pris par la main, il m’a suivi sans un mot.

Yves me cria « Bon courage. » en sautant dans le train pour Paris

à suivre.
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