J'ai enfermé mon coeur dans une jolie boîte
Et je l'ai entouré de papier et de ouate,
J'ai posé tout autour chagrins et déceptions,
Tourments, rêves d'enfant, oui tout sans exception.
J'ai aussi arraché les deux ailes rêveuses
Dont s'était affublée mon âme sucre d'orge
Et je les ai brûlées en les jetant, furieuse,
Lorsque je suis passée à côté d'une forge.
Cette solitude, qui bat là sur ma tempe,
Qui fracasse ma vie sur ses tristes murailles
Qui s'insinue toujours comme un serpent qui rampe,
Je veux qu'elle m'oublie avant que je déraille.
Accepter d'être née pour n'être jamais rien
Qu'une ombre inaperçue, flouée par le destin,
Aimer, et être aimée, c'est bien trop demander,
Sur l'autel de l'amour, toi, tu m'as sacrifiée.