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 Gilbert mène l'enquête(4)

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Rodes

Rodes


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Date d'inscription : 06/07/2006

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MessageSujet: Gilbert mène l'enquête(4)   Gilbert mène l'enquête(4) Icon_minitimeJeu 22 Fév - 23:27

Rufus ! Encore un personnage, celui-là ! Il habitait au pays depuis trois ans et avait repris une ancienne auberge avec sa femme. Il avait vécu cinq ans avec une tribu cannibale d’Amazonie. Les plus folles rumeurs couraient sur lui. C’est vrai, quand on y pense, comment avait-il pu survivre aussi longtemps entouré de féroces anthropophages ?

Rufus avait une passion, il collectionnait le « sang ».
Oui ! Certain possèdent une cave regorgeant de grands crus, lui empilait des petits flacons de sang sur des étagères métalliques. Freud aurait bien fait un détour, en allant acheter ses cataplasmes à la moutarde, pour jeter un oeil averti sur ce quidam. Il en possédait de toutes sortes, de toutes les époques. Moi, le sang, ça me connaît, je patauge dedans du matin au soir alors, pensez donc, quelle meilleure occasion de lier connaissance !

J’avais eu la chance de voir sa collection. C'était impressionnant ! Il se vantait de dix mille fioles. Cela allait du sang de rat sibérien à celui d’une grand-mère acariâtre, pour finir par les règles d’une gazelle australienne. Ah ! C’était vraiment un passionné ! C’est rare, de nos jours !

Voilà ! La table était retenue et je n’avais plus qu’à tuer le temps jusqu’au rendez-vous. Du boulot, je n’en avais pas trop. Depuis la vache folle mes ventes avaient chuté de façon spectaculaire et, pour survivre, je m’étais résigné à donner, de temps en temps, un coup de main à Vladimir, un immigré russe qui traficotait dans le textile. Il récupérait des vêtements usagés dans son bled d’origine, euh ! Tcherno… ! Je ne trouve plus le nom exact. Enfin, bref, il transformait tout ça en brassières et vendait sa camelote sur les marchés. C’était curieux, à chaque fois que je l’aidais à décharger un camion, ma montre tombait en panne. C’était pourtant une Rolex de chez Tati avec affichage des cours de la bourse et cadran clignotant ; de temps en temps, elle donnait aussi l’heure. Quand je l’avais achetée, on m’avait dit que c’était imparable pour draguer en boîte.
Mais aujourd’hui, les femmes ne sont plus ce qu’elles étaient. A l’époque, il suffisait d’un tube de dentifrice décapant, d'une bonne eau de toilette et hop, ça roulait ! Aujourd’hui, si t’as pas la Porsche avec night club intégré, tu peux toujours retourner chez ta mère. Alors, pensez donc, avec ma camionnette « Gilbert, boucherie au détail. »

Moins le quart, il était temps d'y aller. J’arrivai pile poil à dix huit heures. C’était la sortie des usines et j’assistai au spectacle d’ouvriers exténués poussant avec peine de vieilles « mobs » rouillées. Oui, je sais, je la joue « mélo» ! Une fois dissipée la nuée de travailleurs, j’aperçus Gédéon, planté sur le trottoir. Il tenait un gros sac d’écolier, son pantalon effleurait avec peine le haut des chaussettes. On aurait dit Jerry Lewis dans ses pitreries. J’arrivai à sa hauteur et l’invitai à grimper dans la camionnette. Il me fit un sourire de fin de journée et je démarrai rapidement.

- Alors, Gédé ! Bonne journée ?
- Oui

Il n’était pas très loquace. Je décidai donc d’allumer la radio et tombai sur mon émission préférée : Photo mateur. En voici le principe : Les mecs vont dans la rue avec un appareil photo et ils te tirent le portrait, à ton insu. Une semaine plus tard, ils décrivent les vêtements que tu portais ce jour là et, si tu te reconnais, tu les appelles au téléphone. Moi, je ne change jamais de vêtements alors j’ai toutes les chances de gagner ; pas con le Gilbert ! Non, vraiment, c’est sérieux ! On peut gagner une photo dédicacée de Foucault et le droit d’accompagner Bruel quand il fait ses courses, mon rêve !

Voyons ? Tailleur Chanel et bottes en caoutchouc ! Merde, c’est pas moi, tant pis ! J’éteignis le poste. De toute façon, nous étions rendus.

- Eh, Gédé ! Tu connais le Sanglier Lubrique ?
- Non !

Remarquez, je n’étais guère étonné. Ce brave Gédé avait plutôt un look à bouffer des croûtes de lépreux (autre nom donné aux chips) en regardant les frères Bogdanov. Moi, j’étais assez porté sur la bonne chère et puis ça ne pouvait pas faire de mal à cette face de PQ de goûter un peu aux plaisirs de la table. Il était un peu tôt et la salle de restaurant était vide. Nous nous plaçâmes près de la fenêtre. Je poussai le chandelier sur le côté. Pour le diner aux chandelles, Gédéon pouvait toujours repasser. Je ne voulais pas qu’on me crût de la jaquette, surtout avec cette momie fraîchement démoulée.

- Ah ! Mon vieux Gédé ! Ca fait plaisir de te revoir !
- A condition d’être assuré contre les catastrophes naturelles ! Pensai-je.
- Raconte-moi un peu ! Qu’as-tu fait pendant toutes ces années ?

En fait, je n’avais qu’une hâte, me goinfrer des olives noires que Rufus apportait pour l’apéritif. Je ne sais toujours pas avec quoi il les fourrait mais tout le monde en raffolait. Pourtant, un jour, j’avais un truc coincé entre deux molaires et, quand j’eus réussi à l’extraire, je m’aperçus que c’était un poil épais et torsadé; encore une énigme à ce jour. Mais, après tout, quand c’est bon !

Gédéon me bredouilla quelques phrases creuses. Il m’édifia sur le repeuplement prochain de l’Asie du sud-est en pintadeaux arboricoles. Ah, si, j’appris quand même une chose intéressante. Savez-vous qu’il faudrait vingt milliards de cafards de Bornéo pour remplir une piscine olympique ? Encore une: il faudrait dix millions d’années à un culturiste de haut niveau pour tuer un éléphant à coups de raisins secs…C’est dingue ! Et le repas se déroula ainsi, ma culture s’enrichissant à chaque plat. Au dessert, je finis quand-même par desserrer ma ceinture.

- Mince ! Déjà neuf heures ! Pensai-je. Il était temps de gagner des cieux encore plus accueillants.

- Bon ! On y va ? M’exclamai-je, fort d’un litron de Chablis de derrière les fagots. Après avoir réglé l’addition, nous regagnâmes le véhicule. J’étais gavé pour au moins deux jours. Je ne vais pas souvent au resto mais quand l’occasion se présente, je ne crache pas dans la soupe.

- Tiens, Gédé, je vais te présenter une de mes amies ! Tu verras, elle n’a pas de préjugés !

Le seul fait de dire « une amie », provoqua un effet inattendu. Ce pauvre Gédéon devint si rouge que je dus lever le pied, je le voyais déjà bon pour les urgences.

- Merde ! Il faudrait pas qu’il me claque dans les doigts. Qu’est-ce que ce s’ra quand il verra Frida et ses orphelines ? Pensai-je
Enfin ! Il était trop tard pour reculer. Il me fallait à tout prix les renseignements. Nous arrivâmes sur les lieux et trouvâmes facilement une place.

A suivre...
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Scribouille




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MessageSujet: Re: Gilbert mène l'enquête(4)   Gilbert mène l'enquête(4) Icon_minitimeDim 4 Mar - 5:36

Oui à suivre... Quelle imagination lol!
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