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 LA FEMME DU COMEDIEN 1953.1954.1955.1956 Chapitre 10

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Natacha Péneau

Natacha Péneau


Nombre de messages : 1684
Date d'inscription : 26/09/2005

LA FEMME DU COMEDIEN 1953.1954.1955.1956 Chapitre 10 Empty
MessageSujet: LA FEMME DU COMEDIEN 1953.1954.1955.1956 Chapitre 10   LA FEMME DU COMEDIEN 1953.1954.1955.1956 Chapitre 10 Icon_minitimeMar 2 Oct - 7:04

1953-1954-1955-1956.

Les années qui suivirent furent marquées par les maladies des enfants, trois varicelles, trois coqueluches, les oreillons et même la scarlatine, bien sur les unes derrières les autres, et avec des complications pulmonaires.
J’étais non loin de l’épuisement avec ces maladies à répétitions et les nuits banches.

****************

Je voulais à tout prix gagner mon indépendance matérielle. Ne plus avoir à quémander pour joindre les deux bouts. J’avais l’impression d’être tenue en laisse.
J’ai essayé de passer un diplôme d’entrée dans une école d’infirmière je l’ai eu mais j’ai achoppée sur le brevet d’équivalence d’état : à la culture générale …J’ai repris mes bouquins pour repasser cette équivalence et entrer dans une école d’assistante sociale…j’ai passé cet examen trois fois, la troisième fut la dernière il me manquait un point pour obtenir la moyenne !
Coulée par ma culture générale !… et vlan, normale…pour autodidacte que j’étais… je rejoignis le troupeau des femmes au foyer ! Ce qui me gênait le plus c’était ma totale dépendance matérielle vis à vis de mon mari, qui avait un travers : la parcimonie…
Je m’en accommodais en faisant des petits boulots pour adoucir le quotidien !
Des copains me procurèrent des figurations dans des films c’était bien payé et j’y retrouvais d’autres femmes d’acteur, et des comédiens que je connaissais, J’ai été complètement éblouie par celui qui jouait le rôle de Richelieu dans les trois mousquetaires. Il n’arrêtait pas de me regarder et tout à coup il éclata de rire « Je parie que tu ne m’as pas reconnu ? » Alors j’ai reconnu sa voix.
« Le costume te change pas mal, lui ai-je dis, tu es superbe ! »
Nous tournions dans le château de Versailles la scène des ferrets de la reine Je faisais partie des invitées du bal. A six heures du matin l’autocar nous avait pris à la porte d’Orléans
Pour être sur le plateau à l’heure il fallait passer par le maquillage, l’habilleuse la coiffeuse qui nous collait une perruque de l’époque. Je me suis demandé comment faisaient les dames de cette époque avec ces jupes larges qui tenaient sur un cerceau en fer que l’on enfilait sous des jupons, impossible de s’asseoir cette ferraille était lourde à trainer et comment danser avec ? Vers l’heure du déjeuner le metteur en scène nous cria dans son porte voix : « 30 minutes d’arrêt pas une de plus. »
Dans la cour du château il y avait un plan d’eau, je retirais la ferraille de dessous ma jupe et la jetais aux nénuphars, puis rejoignis en courant mes camarades qui s’apprêtaient à traverser la rue pour prendre un café et un sandwich au bar du coin. Les voitures s’arrêtaient pour regarder cette bande costumée, relevant leur jupe courant et riant la cigarette à la main. A peine avalé notre frugal repas nous sommes revenues à nos places. Ces journées de tournage m’amusaient beaucoup j’y ai rencontré beaucoup d’acteurs connus, Jean Marais, par exemple, qui était un homme d’une grande gentillesse. Toujours tenant compte des autres ce qui dans ce métier est rare.
Quand je partais tourner le matin, ma fille toujours réveillée dès l’aube me disait : « Maman n’oublie pas de dire à Jean Marais qu’il m’attende je veux me marier avec lui ! »

*************

Etre toujours disponible pour Yves, l’aider à régler ses problèmes relationnels avec les acteurs ou le metteur en scène du moment…j’allais le voir répéter dans toutes les pièces qu’il interprétait et je lui donnais des conseils sur son jeu .Il me le demandait Parfois je pensais qu’il ne donnait pas le meilleur de lui-même, je le lui disais :
C’était un contrat entre nous – se dire toujours la vérité – en ce qui concerne ses écrits ou son métier d’acteur.
Le temps des vacances était revenu ! Yves loua à Bidart, pays Basque un demi pavillon avec deux pièces, cuisine, un petit jardin et surtout l’océan à proximité !
Nous voici parti en train avec vélos, valises, baluchons et les trois enfants : un an et demi tenant à peine sur ses jambes, trois ans.(Oh le grand bonhomme !) et ma fille presque sept ans...
Débarqués sur le quai d’une gare tôt le matin ayant passé la nuit dans le train, avec nos vélos nos enfants, nos bagages ! Ne sachant pas où aller ? Yves dans ces occasions est toujours à la hauteur me plantant à la gare il partit à la recherche de notre logis…j’ai attendue …Un paysan vient nous chercher avec une charrette et nous emmena dans un coin absolument ravissant, une maisonnette de rêve … entourée de champs, qui surplombait l’océan.
En hauteur une haie vive et des sous bois ! Une merveille dont nous avons pris possession pour un mois et demi ! Ce furent des vacances de rêve. Yves voulait acheter un terrain pour nous y construite une maison secondaire, j’y ai cru jusqu’au jour ou j’ai compris qu’il achetait tous les terrains qui nous plaisaient tous les ans et à toutes les vacances ! Avec quel argent ? Celui qu’il gagnerait un jour..........
Mais là j’y croyais encore et comme Perrette je bâtissais mon empire. Le temps passe vite quand on est heureux et très pris par le quotidien et les enfants…
Un jour Yves arriva de la ville tout penaud…il venait d’acheter une montre à la sauvette à un Yougoslave…c’était paraît-il une occasion exceptionnelle !
J’étais contente pour lui, hélas la montre s’arrêta sans retour à la mi-journée, n’ayant plus d’argent nous avons du repartir à Paris…
C’est peut-être la seule bêtise qu’Yves a faite durant toute notre vie en commun. Ce fut très drôle. Lui qui sous des dehors sérieux de professeur nous faisait la leçon à tout bout de champs …est tombé dans un piège grossier. Il était vexé comme un canard…Nous voilà obligé de repartir avec nos trois enfants, nos valises, nos balluchons et nos vélos.
Heureusement mon père venait nous chercher à la gare… J’étais heureuse de retrouver la rue de Prony avec ses commodités, les enfants reprenaient possession de leurs jouets. Yves n’était pas mécontent de retrouver son bureau, ses livres et ses écrits …
En plus je retrouvais mes rêves… qu’allait nous apporter cette nouvelle saison ? Vivre au jour le jour sans jamais savoir de quoi sera fait le lendemain. Cela allait très bien avec mon tempérament aventurier …
Septembre fut très difficile pratiquement pas de travail, Yves était prêt à raccrocher sa peau de comédien au vestiaire Je l’encourageai à persévérer nous avions épuisé nos ressources et nos crédits. Nous commencions à emprunter pour vivre, même à notre pauvre concierge. Inconfortable ! Chomage, le téléphone toujours muet, le gaz coupé faute d’avoir honoré la facture...
Yves mis son orgueil dans sa poche et alla demander dans les bureaux de la Radio s’il n’y avait pas un poste pour lui…N’importe où et n’importe quoi.
« Il manque un comédien à Radio-Alger. Contrat d’un an. Est-ce que ça ira ? »
Il accepta et partit presqu’aussitôt, début Octobre nous promettant de venir nous rechercher au plus vite. En attendant il m’enverrait un mandat par semaine pour la vie courante.
Ce fut notre première séparation qui n’a duré que deux mois qui me semblèrent sans fin ....
J’ai mis Tania pensionnaire à Versailles pour ne pas perturber son année scolaire, la prenant à la maison toutes les semaines…
La grève de la poste qui se déclara à ce moment fut très mal venue pour moi, elle m’empêcha de toucher les mandats qu’Yves m’envoyait. C’était à nouveau la disette…ma belle mère a qui je m’adressais pour la première fois, sortit son porte monnaie et me donna largement cinq francs (ancien) ce qui équivalait à un litre de lait et une baguette de pain, me faisant bien comprendre qu’elle ne pouvait pas faire mieux ! Pas la peine d’y revenir ...
Papa une fois de plus est venu à mon secours en m’apportant sa paye de chauffeur de taxi tous les soirs jusqu’à la fin de la grève qui dura trois semaines…après quoi j’ai pu le rembourser.
J’étais à nouveau enceinte et prête à faire une fausse couche car je savais que nous ne pouvions pas élever un enfant de plus.
Cette fausse couche fut difficile… une fois de plus je fus seule devant cette sordide réalité,
L’hémorragie, la perte d’un fœtus de prés de trois mois, physiquement et moralement touchée, je continuais à faire bonne figure pour les enfants…
En attendant de trouver un logement pour nous. Yves vivait chez son oncle à Alger. Un matin le télégramme est arrivé, « ai trouvé chambre ... viens vous chercher.»
Il est venu nous chercher. Je me préparai à découvrir l’Algérie !

à suivre.

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http://www.natacha-peneau.fr
 
LA FEMME DU COMEDIEN 1953.1954.1955.1956 Chapitre 10
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